PLOUASNE
 


                                   

 

 

 

BIBLIOGRAPHIE.  ( d’après l’abbé Auguste LEMASSON)

Sur les antiquités de Plouasne, cf.  Gaultier du Mottay : Répertoire Archéol. du Départ. des C.-du-N., Op. cit.

 - A. L. Harmois Inventaire des découvertes archéol. du 'dép. d-es C.-du-N., op. cit.  Voir aussi sur cette paroisse, les ouvrages généraux cités précédemment à l'article Lanvallay, livre second, p98. Ajouter à ces volumes :

Sur les origines religieuses de la paroisse :

D. Lobineau : Preuves, col. 143 : confirmation de la donation à Léhon « unum carteritim Frumenti in decima de Ploasne », par Robert et Bertran de Broons, l'an 12I0; idem, col.  I44 : « octomagium decimarum de Ploasne » (s. d., débuts du xiie s.) ; idem. col. 228 : « Willelmum de Ploasmo », « Rivallolius abbas de Ploasmo » (s. d., fin du xie) ; idem, col. 349   ecclesia « Sancti Brioci de Ploasmo » (anno 1163).

 - D.Morice Preuves, 1, ÇOI. 490,, ut supra Lobineau, col. 228; idem. col. 6o9 .:         in oratorio de Bécherel, quod in parrochia de Ploasno constructum est » (s. d. milieu du xii" s.); idem, col. 664, ut supra Lob., col. 143; idem, col. 839, ut supra Lob., col. 144 ;' idem. Col. 912 « feodo de la Brehescie in parochia de Ploasne ».

La Borderie : Fondation du prieuré -de St-Pern, in-Revue Histor. de l'Ouest, an. 1887, P. 41-51 Cet historien y publie plusieurs chartes inédites concernant les plus anciens seigneurs de Plouasne au xie s. Nous y relevons, P. 48, la.forme Ploasne, vers l'an 1050; p. 40 : -Ploasmio, vers l'an 1080; p. 5o : Ploasino, même date.  Baron de St-Pern, in-Preuves Pour servir à l'hist. généal. de la maison St Pern, 4 in-4, Bergerac, t. ler, 1908, P- 159-165, reproduit les textes déjà donnés par La Borderie, lesquels sont extraits du Ms Fr. 22329 de la Bibl.  Nat.

A.de Barthélemy : Mélanges hist. et archéol. sur la Bret., op. cît., III, 1858, cite p. 16 des actes d'après lesquels il ressort qu'en 1120, Bécherel   dépendait encore de Plouasne.

Ancien Evéchés de Bret., etc., OP. cit.,IV, P. 403 : vers 113Q, Donoald, év. de St-Malo, confirme aux moines de Marmoutiers 'la possession de l'église  S. Brioci de Ploasne » avec ses dépendances qui consistaient en les chapelles de St-Lubin de Longaulnay, de St.-Pern et de Ste-Marie du Quioü.  Même Vol., P. 405 : » arbitrage en l'an 1163 rendu par l'archevêque de Tours, concernant les revenus de l'église de  Ploasno .  Même ouvrage, mais t. VI, p. 131 Rolland de Dinan confirmé à l'abbaye de Marmoütiers, sa dîme de Ploasne » et d'autres biens, l'an 1164; idem, p.204  Ploasne  (an. 1288).

-Guil. de Corson : Pouillé Hist. de Rennes, etc., op. cit., II, p. 367 et sq., raconte la fondation  du prieuré St-jacques de Bécherel, alors en Plouasne, puis, l'an 1164, l'érection de Bécherel en paroisse sur un territoire distrait de Plouasne;  même vol., p. 580 et sq.. fondation dans les mêmes conditions du prieuré de St-Pern et, l'an 1149, érection de St-Pern en paroisse par l'évoqué St jean de la Grille, sur un territoire distrait de Plouasne.

 - Même auteur - Mélanges hist. sur la Bret. et les Bretons, 2e série, in-8, Rennes, 1888, P. 57 : relation d'après Lobineau : Preuves, 228, et Morice : Preuves, 1, col.839   de la donation de la huitième partie des dîmes de Plouasne au prieuré St-jacques de Bécherel.

A. de Barthélemy Mélanges hist et arch. sur la Bret., op. cit., I, 1e série, p. 100 accord l'an 1218 entre Rolland de Dinan et St-jacq. de Bécherel concernant la huitième partie des dîmes de Plouasne.

 - G. de Corson : Pouillé, etc., op. cit., I, p. 619, 620, 709, 713, 723. - Cf. encore : Anc.  Evêch. op. cit., JV, p. 364. - Du Paz : Hist.  Généal., etc., op. cit., p. 126.

- H. Denifle : ,La désolation des églises..., etc., pendant la Guerre de Cent Ans, 3 in-8, Paris,1897,     signale (t. ler, p. 118) qu'en 1432, le pape Eugène IV accorda des indulgences aux personnes qui contribueraient à la reconstruction de l'église paroissiale et du presbytère de Pl.ouasne, alors ruinés.

- De Lesquen et Mollat : Mesures fiscales exercées,en Bret., etc., op. cit., p. 101.

 - Journal des arrêts du Parlement de Bret., OP. cit., t. II, P. 510, et, 539 Procès à propos des dîmes de lin, et de chanvre de Plouasne, jugé en 1701 pour la marquise de la Marzelière, propriétaire du Va:u-Ruffier.

 

Sur la féodalité dans cette paroisse, cf.: Des Salles .. Evesché de St-malo, anciennes réformations, op. cit., p 127 et 314                           

Baron de St-Pern : Preuves, etc., Op.  Cit., 1, P. 228 : Montre à Plouasne; p. 8 réformation des terres nobles à Plouasne, l'an 1513; cf. aussi p. 574

Sur la baronnie de Bécherel, dont dépendait Plouasne, cf.  La Borderie : Hist  de Bret., op.,Cit., III, P. 114.

Guil. de Corson : Les grandes seigneuries de Haute-Bret., publié dans Revue de Bret, année 1893, P. 100-IO7.

Sur  les seigneurs du Vau-Ruffier : Du.  Paz : Hist. Généal,etc. op.cit. p 415.

De Couffon : Recherches sur la chevalerie du duché de         Bret op- cit.

-   Comtesse de la Motte. Rouge : Les Dinan et leurs   juvégneurs   Op.  Cit., P. 201-22I.

 - H. de, la Messelière -. Les Portraits des Sires de Coëtquen, etc., op. cit.,., donne, P. 7 de cet opuscule, une vue  du manoir du Vau-Ruffier prise en 1896, que nous reproduisons ci-dessous.

- La Notice des Arclt, de M. le Marquis du Hallay-Coëtquen déjà citée. P 26 et 27, mentionne plusieurs actes aujourd'hui détruits, qui concernaient les terres du Vau-Ruffier et de Rougé aux XIVe  et XV siècles.

Sur les Caradeuc de la Chalotais, qui construisirent en 1723 le château de Caradeuc, en Plouasne, voir : Louis de Villers : Le Marquisat de Caradeuc, in-Revue Bret, et Vendée   an., 1895, t. xiv, p 99 et, sq.

F. Saulnier : Le Parlement de Bretagne,, in-4, Rennes,1909, P. 192- 205.

 - Le fief dit de Caradeuc fut érigé en marquisat en faveur du célèbre procureur général La Chalotais, né à Rennes le 6 mars 1701, et dont la figure appartient autant à l'Histoire de France qu'à l'histoire de Bretagne. Cf. à son sujet la Bio-Bibliogra-

          Sur la Révolution à Plouasne  cf. : Dubreuil  La Révol. Dans le dép. des C.-d-N., op. cit., P. 19, 25, 26; La Vente de Biens Nat. dans le dép. des C.-du-N., op. cit., P. 392; Le Régime Révoi. dans le dist. de Dinan, op. cit., p. 26, 27, 50, 51, 66, 118, 119, 48, 102.

Muret : Hist. des Guerres de l'Ouest, 5 in-8, Paris,,1848, t. IV, P. 289, cite le combat de la Houssaye, en Plouasne.

 - Sée et Lesort : Cahiers de doléances de la sénéchaussée de Rennes, etc., OP. Cit-, III, P. 244-7-

DOCUMENTS MANUSCRITS. - Arch., Loire-Inf.: B 2093 . aveux pour la baronnie de Bécherel, dont dépendait Plouasne au point de vue féodal, de 1466 à 17O8 ; B 2200 ; B 2206 : aveu pour le prieuré St Jacques; B 2211.

Arch. des C.-du-N.: B 1121 : vol commis à Plouasne ; E 2268; E 293I-2936 . titres de la baronnie du Vau-Ruffier; Lm 5, 70.

- Arch.  I.-et-V.: C 1729; C 4889.

LES NOBLES A PLOUASNE L'AN I472. - « Robinet Gautier... Charles Huard... Guillaume Le Gau... Charles Josses,; jean Caillouet... Bertrand Montravers; jean de Launay; Rolland  Romet; Bertrand Martin; Jeanne de la Mothe, veuve; jean Piedevache... Guillaume des Veaux (sic) ; jean Hay. » - (D'après Des Salles, op. cit., P. 3I4, La réformation de 1513, p. 127, trop longue pour l'insérer ici, est beaucoup plus complète).

Renseignements Statistiques et Economiques. –  « Plouasne, écrit Ogée vers 1778, est un pays couvert qui renferme des terres en labour, des landes et les bois de la Pommeraye,et de la Ville-Rault, et le Bois-Ferron. » Le recteur écrit en I778 :  « Il a peu de mariages à cause de la pauvreté des habitants. » (Arch.  I.-et-V., C I4i6).

Superficie - 3.661 hectares.

Population. - En 1778 : 102 naissances, 14 mariages, 57 décès.

En 1795 : 50 naissances, 30 mariages, 42 décès.

En 1790 : 2.852 habitants, d'après feu l'archiviste Tempier.

En 1795 : 2075 habitants.

-  En 1803 : 2.389.

En 1838 : 3009.

En 1851 : 3.015.

-   En 1856 : 2.695.

-   En.1862 : 2.570. - En 1870 : 2.598. - En 1890 :2.674.

-  En 1913 :2.664. - En I923 ,2198 habitants.

            Ainsi Plouasne, depuis 120 ans, a perdu le chiffre  considérable de 654 habitants, et voit diminuer de plus en plus sa population.

Impôts -  En 1778   661 contribuables. Capitation en 1770 :2.455 l 12 s.  Vingtièmes en 1787 : 4.220 1. – Fouages  en 1767 :975 l,  5 sols.                                             

  En 1802-1803 : 10700 francs de contributions foncières, 1350 frs de contributions mobilières, Plus deux vicaires à rétribuer soit 800 frs  .   

Renseignements Ecclésiastiques. - Plouasne, cure de l’ancien diocèse de St-Malo, dépendait autrefois l'archidiaconé de et du doyenné de Bécherel.  

   Les titulaires de cette paroisse étaient 1es apôtres St Jacques et St Philippe, et cela dès la Révolution, mais au haut-Moyen-Age il en était pas ainsi, et l'église de Plouasne était dédiée, aux  environs de l’an 1130,  au vieux saint breton St Brieuc (Anc. Evêchés de Bret., op. cit., IV, P- 403), et c'est vraisemblablement aux moines de St-Martin de Marnioutier qui possédèrent quelque temps l'église de Plouasne, qu'il faut attribuer le changement de titulaire de ce sanctuaire.                                   

       Plouasne comprenait à cette époque dans son territoire les paroisses actuelles de Bécherel, de Saint-Pern, du Quiou et de Longolnay. Nous renvoyons à la bibliographie très complète que nous venons de donner ceux qui voudraient étudier I.'histoire de Plouasne à ce lointain passé.  Le compte de 1330 publié par Longnon dans les Pouillés de la Province de Tours, ne parle pas de Plouasne, mais il mentionne le prieuré simple de la Vieille-Tour, situé en cette paroisse.  En I538, Jacques Hersal, son prieur, chanoine régulier de l'abbaye de Beaulieu, en Mégrit, Assistait au chapitre tenu en ce monastère.  Ce prieuré existait encore en 1723. (Arch.  Loire-Inf., B 761.  Voir aussi les pièces concernant le fonds de Beaulieu aux Arc . des C.-du-N., série H).

Les seigneurs barons de Bécherel jouissaient dans l'église de Plouasne des droits de seigneurs supérieurs et prééminenciers. (cf. Guill. de Corson . Revue de Bret., année 1894, p. 104).  Lors de la Révolution, Par suite de la vente consentie le .8 avril 1750 Par le due et la duchesse de Duras, née Louise de Coëtquen de la terre et baronnie du Vau-.Ruffier, à Louis-Réné, de Caradeuc de la Chalotais, les droits de patron et de seigneur fondateur de l'église de Plouasne appartenaient en 1789 à Anne-Jacques-Raoul de la Chalotais marquis de Caradeuc, fils du célèbre procureur général, l’ennemi des  jésuites.  Le dernier seigneur de Plouasne périt guillotiné à Paris, à la barrière du Trône, le 10 juillet 1794.

A la fin de l'ancien réglée, la présentation de la cure de Plouasne dépendait de l'ordinaire,

D'après le Pouillé de la Bastie, le seigneur de Plouasne, le prieur de St-jacques de Bécherel, l'évêque de St-Malo, le prieur de la Madeleine de Broons et quelques autres encore, se partageaient les dîmes de Plouasne. Parmi « ces quelques autres », figurait l'abbaye de Boquen et le recteur de la paroisse. Celui-ci déclarait en 1790 qu'il avait perçu de ce chef cette année. 1629 livres, sur lesquelles, après avoir donné 350 1. à son vicaire et payé 18 1. de décimes, il lui restait 1.261 l. nettes et quittes.

          La. composition de la dîme de cet ecclésiastique nous renseigne sur les cultures en usage à Plouasne à cette époque. Les assolements en avoine tenaient alors la première place : le recteur récoltait en  effet 153 boisseaux d'avoine, mesure de Bécherel, estimés 3o6 livres; 110 boisseaux de froment pour 748 1. ; 102 boisseaux de seigle pour 459 1. . et seulement 4 boisseaux de paumelle,, valant 12 1. A cette somme, l'on devait ajouter 104 1. produites par la vente des pailles et quelques menues dîmes, parmi lesquelles les novales et celle des lins et chanvres.

La culture du lin paraît, en. effet, avoir été très développée à Plouasne autrefois.  Aux environs de 1700, la marquise Belin de la Marzelière, qui possédait la baronnie et les dîmes du Vau-Ruffier, du fait de son mariage avec Louis-Hercule de Coëtquen, comte de Combourg, soutenait qu'il se trouvait alors sur le territoire de Plouasne, plus de 5oo journaux de terre ensemencés en lin et en chanvre, sur les 7000 journaux de terre environ que contient cette localité, et elle obtint le 28 septembre 1701 un arrêt du Parlement de Bretagne obligeant les Plouasnais à lui payer la dîme sur cet article. (Çf. journal d-es Arrêts du Parlement de Bret., op. cit., t. II P.539 et Sql.

L'église de Plouasne, rapporte le Pouillé de la Bastie, est  assez bien quand les réparations seront faites ». Mais, de cette église, il ne subsiste plus aujourd'hui, écrit G. du Mottay, que deux belles fenêtres rayonnantes du xive, siècle et une belle chaire à prêcher en bois sculpté . (Cf.  Répertoire Archéologique et aussi Géographie départ. des C.-du-N., auteur et ouvrages cités).  Quant au presbytère, il est noté comme « assez passable et pas éloigné de l'église. » il porte le millésime de 695 sur un de ses bâtiments.

Le projet de Pouillé manuscrit conservé aux Archives de St-Malo sous la cote GG 292, nous apprend qu'il se trouvait autrefois à Plouasne quatre chapelles domestiques qui s'appelaient La Boulaye Ferrier, La Bertaudière, Launay-Bertrand et le Vau-Ruffier. LOUL gnon, dans ses Pouillés déjà cités, mentionne Launay-Bertrand, vers I448.  Quant à la chapelle du Vau-Ruffier, la seule des quatre citées plus haut qui subsiste encore, elle est aujourd'hui désaffectée, mais les Arch. des C.-du-N., série E 2933, nous apprennent qu'elle avait été fondée en messes le 17 octobre 1427 par haute et puissante daine Philippe Ruffier, fille et unique héritière de jehan Ruffier, chevalier, et de Saveline Du Guesclin, seigneur et dame du Vau-Ruffier, de  Rougé en Tréfumel et de la Ville-Anne.  Les jours, mois et an précités plus haut, dame Philippe, pour le repos de,l'âme de 'son époux ,Raoul IV de Coëtquen, maréchal de Bretagne, ainsi que pour celles de ses père et mère et pour elle-même, fonda cinq messes à dire par semaine, à savoir deux à l'église de Plouasné et trois à la chapelle du Vau-Ruffier, et présenta pour assurer ces messes Doin Jehan Heriezon à Mgr l'Evêque de St-Malo, lequel approuva la fondation, qui fut en 1434 définitivement fixée à 25 livres de rente annuelle.

       De tout son passé, la chapelle du Vau-Ruffier ne conserve plus maintenant que sa cloche, qui, rapporte le vicomte H. de la Messellière, sert à annoncer l'agonie ou la mort des habitants d'alentour.

Toujours grâce au projet de Pouillé coté GG 292, nous savons qu'il y avait aussi à Plouasne, avant la Révolution, cinq chapelles dites frairiennes.  Mais, seules de celles-ci : le Val, dédié à Ste Madeleine, la Saisonnais ou Cessolinais, dédiée à Ste Anne, et Lantran, existent encore et sont toujours desservies.  Dans cette dernière, on vénère les vieilles statues de St Pierre, de St Jean-Baptiste et de Ste Marguerite, et dans la chapelle de la Saisonnais, l'on conserve celles de Ste Anne et de.  St Nicolas.  Disons aussi, à propos de statues anciennes, que l’église de Plouasne possède une statue de pierre, représentant, croyons-nous, St Pierre sur sa chaire, mais elle est malheureusement gravement mutilée.

Des chapelles frairiënnes de la Saudrais et de St-Maur, rien ne subsiste plus aujourd'hui.  Pu reste, dès le 2o novembre 1751, cette dernière chapelle se trouvait dans un tel mauvais état que l'on devait faire acquitter dans l'église de Plouasne les messes qu'avait autrefois fondées au sanctuaire de St Maur messire Bertrand Le Filleux.  Aussi M. de St-Pern du Lattay, sur la seigneurie duquel était située cette chapelle, priait-il l'évêque. de St-Malo de pourvoir à faire réparer cet édifice, ainsi qu'à faire rendre des comptes à ses anciens trésoriers.  La chapelle St-Maur, qui mesurait 33 pieds de long sur 22 pieds de large, fut vendue à jean Crespel comme bien national, le 24 décembre I79I- Six mois auparavant, on avait liquidé dans les mêmes conditions les biens-fonds jadis légués pour pourvoir aux charges de cette chapellerie.  Ils consistaient dans les clos on pièces de la Planche, de la Ville, le clos Auray, la petite Flochée et le Pré Rond, lesquels trouveront acquéreurs le 29 juillet de la prédite année, dans la personne du sieur De la Rocheaulion.

Du reste, d'après le Pouillé de la Bastie, l'église de Plouasne possédait elle aussi quelques fondations, « mais elles étaient en petit nombre et leurs titres manquaient en partie. » Cependant, les liquidateurs de la Révolution trouvèrent le moyen de faire mettre en vente et s'adjuger le 6 février 1799 les Champs Paillés, la pièce de la Pâture et la petite Landelle, le tout dépendant de la fondation « des Naudières », puis, le I7 octobre i8oo, la prairie de Bétineuc, située près le village du Val, et qui provenait de l'ancienne chapellenie supprimée du Vau-Ruffier, fut acquise par julien Besnier.

Quant à la fabrique de Plouasne, toujours d'après le Pouillé de la Bastie, elle possédait en terres 25 livres environ de rentes-fondées.  D'anciens comptes de cette fabrique encore conservés aux -Archives de la mairie de Plouasne, nous renseignement qu'en 1769, les revenus de l'église de cette paroisse s'étaient élevés à 389 livres, grâce pour une large part aux nombreuses offrandes que faisaient alors les Plouasnais , à la maison de  Dieu.  C'est ainsi que les dons de beurre en pots, avaient produit 120 1. d'argent, le fil des commençailles 18 I., le blé noir 9 1. 12 s 2 jeunes veaux 6 I., 2 agneaux 5 I., un porcelet 2 1. ; quant aux pommes du cimetière, elles avaient rapporté 42 I., ce qui constituait un joli revenu pour le général de la paroisse.

Un autre compte celui-là de I784, nous apprend également que cette année, les recettes de la fabrique de Plouasne avaient atteint 500 1. 4 sols, alors que les dépenses n'avaient été que de 179 1. 11s. Cette fois encore, les générosités des paroissiens se marquaient par un veau, trois agneaux et deux porcelets offerts à leur église.  Quant au lin, au froment, aux « noeuds d'échine » et aux « tourteaux » de beurre recueillis par le trésoriers en charge, leur vente avait produit 12g 1. d'argent, A ces revenus « casuels », s'ajoutait l'affermage des champs dits les Grenouillères, le Petit Pré, le Poiltel, le clos Melniz, le Cham p de l'Eglise, et le pré de la Maladrerie, propriétés de la fabrique de Plouasne qui, par un bonheur assez rare, furent seulement expertisées, mais non vendues au cours de la Révolution.  Lorsque Napoléon 1er les fit rendre à l'église de Plouasne, leur légitime propriétaire, on les estima valoir environ 120 1. de revenu annuel. (Dubreuil : LaV'ente, etc., op. cit., P. 607).

Nous verrons, en parlant du clergé de cette paroisse, combien l'église de Plouasne fut dévastée au cours de la Terreur.  Dès avant le 7 mai 1713, on avait dû envoyer au District de Dinan une magnifique croix en argent, ainsi qu'un encensoir et sa navette, le tout pesant 18 marcs, 7 Onces, 3 gros d'argent blanc.  Le marc valait 244 grammes 72 c., l'once 30 gr. 59 c., et le gras 3 gr, 82 C.

Le 20 mai 1794, une vente des ornements de l'église de Plouasne faite à Dinan, avait produit 3I2 frs. 65.  Trois mois plus tard, le 24 août 1794, Yves Hedal, assisté des citoyens Thomas et Berthelot, orfèvres jurés, expertisèrent à Dinan avant de l'envoyer à la Monnaie : un pied de ciboire et son couvercle, six pieds de calice et un ostensoir pesant I2 ;mares, 2 gros d'argent blanc; une Vierge en argent, un calice, six coupes de calice, une coupe de ciboire, sept patènes et un croissant pesant 7 marcs, 1 once, 1 gros d'argent doré; 4 onces, 2 gros de galon d'argent et 7 marcs, 7 onces de galon d'or.

          Tout ce métal précieux, qui provenait de l'église de Plouasne, fut expédié à la Monnaie.

Dans le projet de la nouvelle configuration des paroisses étudié en 1792, Plouasne devait être conservé, mais cédait à Bécherel la partie où sont situés les Caradeuc.  Il recevait en échange une partie de la paroisse de Saint-Pern.  Le chemin qui conduit du moulin du Vau... au grand chemin de Rennes à Dinan devant lui servir de limite.  Plouasne cédait aussi quelques quartiers au Quiou, ainsi qu'à Guenroc.

Disons pour finir que Plouasne était uni autrefois pour les stations des prédications avec Saint-Pern et Tréfumel, et que ses jours d'adorations avaient été fixés par Mgr des Laurents du 16 au 19 avril de chaque année.

                          

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