Dans une lettre de rémission du 26/10/1531 voici comment était dénommée cette paroisse :
Myniac près Bécherel
Plan
La famille de MINIAC et MINIAC/BÉCHEREL
Les armes traditionnelles de la maison de Miniac en Bretagne sont « de gueules à une aigle éployée d'argent accompagnée de sept billettes de même, 4 en chef, 3 en pointe. » Elles sont ainsi décrites ou figurées dans divers recueils héraldiques et nobiliaires provinciaux ou généraux.
Ce
blason a été porté depuis un temps immémorial par les membres de cette
maison, dont le nom paraît dans les chartres du pays de Dol dès le
début du XIIème siècle.
D'après les recherches faites par le vicomte Henri Frotier de la
Messelière, la filiation de cette famille peut remonter à Olivier de
Miniac, compagnon d'armes de Bertrand Du Guesclin dans les guerres de
succession de Bretagne , qui fit construire le château de Lesven à son
retour de la guerre contre le roi de Navarre.
Ce personnage eut 3 fils : 1 Jehan de Miniac ,
l'aisné, escuier, résidant en 1428 en la paroisse de Miniac/Bécherel,
dont la descendance maintenue dans sa noblesse aux réformations de
1448, 1478 et 1483 s'est éteinte au XVIème siècle ; 2 Briand de
Miniac, mort sur hoirs ; 3 Jehan de Miniac , escuier, Sgr de la
Coignardière, en Saint Maugan, qui épousa Jeanne Mourault, dame
de la Coignardière, dont il eut 3 fils.
A la fin du XVIème siècle, la maison de Miniac comprenait deux grandes
branches , établies l'ainée à Illifault, la cadette à Baguer Morvan.
Donoald,évèque d'Aleth,en 1122, et Pierre GIRAUD,évêque de St MALO, en
1187, confirmèrent les moines de St Melaine dans la possession de l'église
de Miniac, « ecclesiam de Miniaco » ; le pape Luce IIIfit
de même en l'an 1185.
Les Bénédictins de Montfort firent une transaction en 1230, au sujet des
dimes de certain territoire appelé la Gapfaudie ; il fut convenu
entre eux que les chanoines jouiraient seuls de cette dime et remettraient
chaque année, le dimanche après la nativité de notre Dame, une mine de
seigle, mesure de Montfort, au prier de Miniac..Ce blé, recueilli dans la
grange du prieuré de Romillé, membre de Montfort, devait être remis par le
prieur du lieu au prieur de Miniac,dans les huit jours après la fête, sous
peine d'une forte amende.
Au siècle suivant,les religieux de St Melaineavaient abandonné leur
prieuré de Miniac, car ils l'affermèrent à Bertrand de Beaumont,
fils de Mathieu piédavache de beaumont ; ce Bertrand le pris à bail,
en 1325, au prix de 50 liv.11s (plus de 5000fr,monnaie actuelle ).
Les Bénédictins finirent par vendre les terres et les fiefs composant le
prieuré de Miniac, car en 1611 Guillaume URVOY, seigneur de Bonabry,
possédait en Miniac le baillage de St Melaine, qui fut jadis du prieuré de
Miniac ; aussi voyons nous l'abbé Jean d'Estrades déclarer en 1679
qu'il ne possède plus en Miniac que la présentation et les dîmes grosses
et menues de cette paroisse.
On dit que le presbytère actuel est l'ancien logis prioral ; on y
remarque encore une ouverture du XVème siècle, accompagnée d'écussons
frustres.
Les informations sur le prieuré de Miniac,membre de l'abbaye de Saint Melaine, prouve l'existence de la paroisse de Miniac dès les premières années du XIIème siècle.
Ecclesia de Miniaco (1122) ; Miniac (1187), Miniacum (1230).
L'église
L'église, Saint pierre, apôtre est le premier patron de Miniac, mais saint Lunaire est considéré comme le second. La nef a été reconstruite en partie au XVI èm siècle, comme le prouve la date 1544 inscrite sur une des fenêtres au Sud ; mais la côtale de cette nef au nord, ne présentant pas d'ouvertures, semble beaucoup plus ancienne et pourrait bien être romane. A cette nef ont été ajoutées dex chapelles un peu irrégulières : l'une au Sud avec arcadee ogivale retombant sur des chapiteaux sculptés, parait du XVème siècle et sert de base à la tour ; elle est dédiée à St Lunaire, dont la fontaine est voisine du bourg. jadis de nombreux pélerins visitaient Miniac le p^remier dimanche de juillet, en l'honneur de ce saint qu'on invoque surtout pour les maux d'yeux. L'autre chapelle fut construite dans le "courtil au prieur" au nord de l'église. Elle fut bénite le 5 juillet 167+6 et dédiée à notre dame du Rosaire ; mais il parait que la confrérie de ce nom était antérieurement établis à Miniac, car dès 1651 il y est fait mention de l'autel du Rosaire dans l'église.
Vers la même épôque fut construit le choeur ; la première pierre en fut posées le 26 aout 1670 par René de Lanjamet, Hélène URVOY sa femme et Guillaume de lanjamet, seigneurs de Beaumont et de longolnay et fondateurs de la paroisse de Miniac.Ce choeur fut assez vite terminé, car le 6 janvier 1672 on y fit la bénédiction du maitre autel.
Il est vraissemblable que le titre de fondateur ainsi que les prééminences d'église étaient attachées au fief du prieuré de Miniac, qui des bénédictins passa à des séculiers tels que les Urvoy et les de lanjamet ; aussi ces derniers avaient-ils leur enfeu dans l'église de Miniac, et ils étaient considérés au XVIIème siècle comme seigneurs prééminenciers.
Chapelles ,
Les familles URVOY & de LANJAMET
La famille de Lanjamet est originaire de Lamballe.René de LANJAMET, Lieutenant Grand
Prévôt de la Maréchaussée de Bretagne, devenu à la mort tragique de son
frère, fils aîné et héritier principal, donna par transaction en forme
de partage en date du 24 juin 1624 la somme de 2 500 livres à ses
puînés.
René de LANJAMET sera:
- en 1625,
sénéchal de Bécherel,
- en 1641
conseiller du Roy en ses conseils d'état et privé,
- le 27 décembre
1639, Chevalier de l'Ordre de SAINT-MICHEL pour
les services rendus en tant que Lieutenant Grand Prévôt de la
Maréchaussée de Bretagne.
René de LANJAMET est mort en 1672.
Il épousera le 10 octobre 1624 Hélène URVOY, demoiselle de Vieilleville, née 28 juillet 1608 et décédée à Saint-Étienne de Rennes le 16 février 1679 et inhumée à Miniac-sous-Bécherel, fille de Guillaume URVOY, seigneur de Bonabry, Miniac, Monefault et d'Hélène de HALOUAIS.
De son mariage avec Hélène URVOY, René de LANJAMET eut un fils Guillaume de LANJAMET, seigneur de Miniac, qui épousa Mathurine de ROBIEN. Guillaume reprit ensuite le nom de VAUCOULEURS.
Guillaume URVOY, Ecuyer , Sieur
de Bonabri, de
Saint-Malo, de
La Vieuxville et de
Montifault, sénéchal de bécherel.
né le 18 mars 1577 à Landéhen(22), décédé le 15 décembre 1646 au manoir de Montifault à Miniac.
Hélène URVOY, née le 28 juillet 1608 à Miniac sous Bécherel ; inhumée le 17 février 1679 à Miniac sous Bécherel ; mariée le 10 octobre1624 au manoir de Montifault à Miniac avec René de Vaucouleur, chevalier de saint michel, seigneur de Lanjamet et de Miniac.
La fontaine St Lunaire
La fontaine, située sur la route de Saint-Pern, est dédiée à Saint Lunaire. Elle a été restaurée : une maçonnerie pentagonale protège la source. Dans la région de Saint-Malo beaucoup de sources étaient placées sous la protection de Saint-Lunaire, dont une commune a conservé le nom. Saint Lunaire vécut au VIème siècle. Il est venu de l'île de Bretagne, après l'envahissement de celle-ci par les Saxons. Évêque d'un monastère, il traversa la Manche à la tête de ses soixante douze religieux et des serviteurs. La flottille arriva en vue de la pointe d'Aleth. Mais une épaisse brume, s'étendait devant la côte, alors, dit la légende, Lunaire tira son épée du fourreau et la déchira, ouvrant un large passage pour accoster sur une plage proche de l'embouchure de la Rance.
Défricheurs, laboureurs, les moines de saint Lunaire contribuèrent à mettre en valeur ce pays de la Rance. D'autres miracles, dit-on, eurent lieu : saint Lunaire fit recouvrer la vue à de nombreux aveugles.
Dans le monde d'aujourd'hui où il est de bon ton de s'intéresser aux médecines naturelles et de louer la sagesse orientale, il se trouve peu de personnes pour se souvenir qu'il existait en France et dans toute l'Europe, une médecine populaire aussi naturelle et traditionnelle que les thérapies asiatiques ou amérindiennes. Les Saints locaux étaient d'une aide précieuse, à chacun correspondaient une spécialisation et une capacité de guérison. Les fontaines sous le vocable de Saint-Lunaire étaient réputées pour soigner les maladies des yeux.
Source: site fontaine de de France
Les Roches du diable
In " Société archéologique d'ille et Vilaine"
La liste des monuments mégalithiques du département d'Ille-et-Vilaine n'est pas complète, on peut encore l'allonger sans espérer jamais atteindre le même chiffre que le Morbihan et le Finistère, où l'abondance de la pierre et une culture moins développée ont certes contribué autant que les superstitions locales à la conservation de ces reliques du passé.
A 600 mètres du bourg de Miniac-sous-Bécherel et au Sud=Est du Verger, un certain nombre de grosses pierres avaient attiré l'attention de M. A. de la Forest, maire d'Irodouër; guidé par lui, je suis allé les visiter au mois d'août et j'y ai reconnu l'existence de deux menhirs; j'y suis retourné accompagné de notre confrère, M. Ducrest de Lorgerie, et nous avons procédé à des mesures exactes.
Le plus méridional est encore debout et s'élève à 3`" 60 au-dessus du sol, sa circonférence prise à 1 mètre de terre est de 6m 20, plus haut de 4°' 50.
Le second, situé à environ 7 mètres plus au Nord, est couché obliquement, il mesure 4"' 50 de longueur, son épaisseur est de 0"' 50, sa largeur maxima est de 1'" 60 et de 1m 20 à L'extrémité la plus élevée de sa base.
Tous les deux sont en diabase, à l'entour on remarque un certain nombre de blocs plus petits dont plusieurs ne semblent pas avoir été jamais déplacés, mais dont un certain nombre complètement hors de terre et mesurant au moins 2 mètres forment un cercle autour des deux menhirs ; des excavations très voisines, pratiquées vraisemblablement pour extraire le granite sous-jacent, ont dû en faire déplacer ou même disparaître quelques-uns, ainsi que l'attestent des fragments dont la cassure était toute fraîche.
Dans les clôtures environnantes se montrent également de gros blocs de diabase et de granite, notamment trois de forme cubique sur un champ de Montifaut, à quelques cent mètres au Sud ; ont-ils formé une sorte d'alignement ou ne sont-ils que les traces d'un affleurement rocheux, c'est ce que des fouilles nombreuses et onéreuses pourraient peut-être démontrer.
Quoi qu'il en soit, il m'a paru intéressant de signaler ces pierres jusqu'ici complètement inconnues des archéologues et que le premier carrier venu peut faire disparaître en -moins d'une semaine.
Les anciens du pays racontent que ce sont des patous qui, avant le déjeuner, avaient levé une des pierres et commencé à dresser l'autre; revenus après leur repas, ils ne purent jamais la remuer.
Août 1907. J. HARSCOUET DE KERAVEL.
Prêtres durant la révolution
La municipalité de Miniac-sous-Bécherel attesta, le 17 avril 1791, que Jean-François Le Forestier, recteur de cette paroisse, et Jean Simon, son vicaire, refusaient de prêter serment (4) ; néanmoins l'abbé Le Forestier et son vicaire demeurèrent encore plus d'un an à Miniac, remplissant librement leurs fonctions sacrées; M. Le Forestier ne cessa qu'à la fin d'août 1792, et M.Simon le mois suivant. Charles Poirier, prêtre natif de Miniac, continua même de baptiser à l'église jus qu'au 15 octobre 1792. C'est ce dernier confesseur de la foi qui, en 1794, porta sa tète sur l'échafaud de Rennes.
En quittant sa paroisse, le recteur de Miniac s'exila à Jersey; il s'y trouva avec Jean Rochefort, recteur de Calorguen, né à Miniac d'autre Jean Rochefort et d'Anne Chauvin; mais celui-ci décéda sur la terre étrangère le 3 mai 1796 et fut inhumé le lendemain dans le cimetière de Saint-Hélier (5)
Quant à M. Le Forestier, il revint vers cette époque à Miniac et y reprit, tantôt ouvertement, tantôt en secret, son saint ministère; on y retrouve encore son registre de baptêmes et de mariages à partir de 1798. Réinstallé recteur de Miniac en 1803, il y mourut âgé de 62 ans, le 27 septembre 1813.
Jean Simon, vicaire à Miniac, demeura lui aussi longtemps caché dans la paroisse, où l'on constatait encore sa présence en 1798. Son recteur et lui eurent pour auxiliaires plusieurs autres prêtres natifs de Miniac : Julien Maudet, Jean Charnal, Pierre Frin dont les biens avaient été confisqués en 1794 comme appartenant à des réfractaires (1) - et un capucin appelé le P. Bonaventure. Ce dernier, né aussi à Miniac, y mourut dans un grenier à foin où il s'était caché pour échapper aux poursuites des Cent-Sous de Bécherel (2).
Signalons encore Charles Genetay, natif d'Irodouër mais ancien vicaire à Miniac, retiré dans cette paroisse tantôt dans sa maison du Croix-Chemin, tantôt chez ses parentes Françoi,,e Duhil et Julienne Guihard. Arrêté le 25 octobre 1.791k, l'abbé Genetay, âgé de 53 ans, fut jeté en prison à Rennes puis rendu à la liberté l'année suivante; il revint à Miniac où il se trouvait encore caché en 1798 .
Villages disparus
Quelques villages nommés dans les registres paroissiaux ont disparus. Certains avant la création du cadastre napoléonnien , vers 1830 ; d'autres courant 19ème siècle.
En voici la liste et leur situation géographique.
Sources :