LA FALAISE en EVRAN  et la  famille ROBIOU

 

C’est du  XVI° au XVII° siècle que le manoir de la FALAISE a appartenu aux ROBIOU, après avoir été la possession des RUFFIER, de ROUGER, TROUSSIER ; et par la suite des de la MOSSAYE, le JOLIFF et DELAROCHEAULION. [1]

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

( Dessin à la plume d’Albert BLAREZ, époux de Marcelle ROBIOU du PONT,

   d’après l’original daté de 1900)

 

 

 

"C'est une des maisons les plus considérables de Bretagne, dont la noblesse d'ancienne extraction a été constatée trois fois : la première en 1486,par François Il, Duc de Bretagne, la seconde par un arrêt du Conseil du Roi en 1726, et la troisième, par un arrêt du Parlement de Rennes en 1730.

Elle remonte sans interruption à Noble écuyer Yves ROBIOU, seigneur de SAINT-GILLES, né en 1420, qui épousa en 1460 Marguerite de QUELLENEC…"

 

Les titres de noblesse des ROBIOU remontent en réalité beaucoup loin. En 1185 un gentilhomme nommé ROBIOU avait participé à une assemblée de la noblesse bretonne réunie à Rennes par le comte Geoffroy II, duc de Bretagne. Cette assemblée célèbre, connue sous le nom d' "assise du comte Geoffroy"  avait eu pour objet de rétablir le droit d'aînesse pour les barons et les chevaliers, et d'éviter ainsi le morcellement des baronnies et des fiefs de chevalerie. Ce ROBIOU et ses descendants avaient "juré et pratiqué cette assise dans les partages" ainsi que le reconnaît François II, duc de Bretagne dans son "arrêt de maintenue" du 1er décembre 1486, donné à Nantes en faveur de Jehan ROBIOU (sieur de la PERRIERE et de la FALAISE), né à Saint-Gilles-en-Pommerit-le-Vicomte en 1461, dans l'évêché de Tréguier..

 

 

Mais la filiation de ce ROBIOU, "gentilhomme d'assise" en 1185, bien qu'elle soit certaine, n'a pas été reconstituée. C'est seulement six ou sept générations plus tard, à partir de Jehan ROBIOU, époux de Marie de ROSTRENEM, vivant à la fin du XIVème siècle, père d'Yves ROBIOU, né en 1420, et aïeul de Jehan ROBIOU, né en 1461, que la filiation de la famille -ROBIOU est clairement établie jusqu'à nos jours.

 

C'est au nom de ROBIOU qu'est attachée la reconnaissance de l'ancienne et noble extraction, les noms variés qui le complètent étant ceux des terres, métairies, domaines, manoirs et autres seigneuries provenant des héritages, partages, alliances ou acquisitions qui jalonnent l'existence des différentes branches de la famille. Une quarantaine de ces noms ont été relevés, mais il y en a certainement d'autres qui sont ignorés de nous. En principe, le fils aîné garde le nom légué par son père avec son héritage et y ajoute parfois d'autres titres, comme celui ou ceux de sa mère : ses frères se partagent éventuellement les autres titres ou prennent ceux que leur apportent leurs femmes. C'est ainsi que certains ont fait suivre leur nom de deux ou même trois noms de propriétés ou seigneuries Aucune règle stricte ne semble avoir été appliquée, si- non celle du droit d'aînesse rénové pour les fils aînés; mais les litiges n'ont pas été rares…

 

C'est ainsi, sur les terres de Kerespert ( dont il a pris le nom ), lieu-dit situé aux environs de Saint-Gilles-en-Pommerit-,le-Vicomte, dans l'évêché de Tréguier, qu'apparaît le premier ROBIOU dont nous connaissons avec précision le lieu et la date de naissance ; il est possible, cependant, que son père, Jehan ROBIOU, vivant vers les, années 1390, soit également né à Saint-Gilles.

 

 

Cet Yves ROBIOU de KERESPERT est l'auteur de toutes les branches ROBIOU décrites ci-après; à Partir de Saint-Gilles, les ROBIOU vont se multiplier en Bretagne, dans la partie constituée actuellement par les départements des Côtes-du-Nord et d'Ille-et-Vilaine, surtout dans les régions de Hédé et de Tinténiac. Habitant sur leurs terres, qu'ils mettent en valeur et dont ils vivent, leur rang les conduit naturellement à recevoir des fonctions publiques d'hommes de loi - procureurs fiscaux, notaires royaux, sénéchaux, avocats, syndics - ou hommes d'autorité - capitaines de gens d'armes, de gentilshommes à pied - lieutenants alloués - et, quelquefois, des deux.

 

 

A partir de la fin du XVIIIème siècle, l'évolution de cette société rurale est rapide. Le morcellement continu des terres, dû aux partages successifs, les transferts forcés de propriétés, puis la révolution industrielle qui bouleverse le régime économique traditionnel basé sur les activités agricoles, apportent à cette noblesse terrienne d'autres perspectives d'existence. Pour certains, enfin, l'attrait que le "grand large" et les terres lointaines exerce sur l'âme bretonne leur ouvre aussi bien d'autres horizons.

 

 

Au fil de ces pages, apparaissent des fonctions nouvelles et importantes exercées par des ROBIOU : avocats aux Parlements de Rennes ou de Paris, officiers de I' armée et de la marine, religieux, dont un évêque de Coutances, fonctionnaires de l'administration des Finances, professeur de lettres, écrivain et historien, député et sénateurs, conseillers généraux. On rencontre même un gouverneur de Madrid, Grand d'Espagne, ainsi qu'un gouverneur général de la colonie espagnole de Saint-Domingue, également Grand d'Espagne !

 

 

Mais tous ces noms, qui formèrent autour de celui de ROBIOU une sorte de galaxie bretonne, nombreuse et brillante, ont disparu les uns après les autres, faute de descendance masculine. Après un lignage de 14 générations prospères, seul le nom de ROBIOU du PONT subsiste ; avec Ludovic ROBIOU du PONT (1845 - 1918), la survie de ce nom parait toutefois assurée par la lignée de ses fils, petits-fils, arrière-petits-fils et arrière-arrière-petits-fils...

 

 

 

 

 

Les Armes de la famille ROBIOU

 

ROBIOU de la BUSSARDIERE - du PERRON - du LUPIN - de MAREUIL - de l'AUMOSNE de la VRIGNAIS - de la TREHONNAIS - du PONT

Arrêt du Parlement de Bretagne du 11 août 1730

"De gueules à fasce d'or, accompagné de six croisettes de même, dont trois en chef et trois en pointe".

 

Le premier ROBIOU à la FALAISE :

 

Jehan ROBIOU de la PERRIERE et de la FALAISE

 

1461 - 1513 ?

 

 

Jehan ROBIOU, écuyer, sieur de la PERRIERE et de la FALAISE, premier du nom, est né en 1461 à Saint-Gilles, près de Pommerit-le-Vicomte. Il est le fils d'Yvon ROBIOU et de Marguerite de QUELLENEC de CONCHAT.

Il est le bénéficiaire de l'arrêt donné en 1486 par François II, duc de Bretagne, où il est dit que :

"Jehan ROBIOU, fils d'Yvon ROBIOU et de Marguerite de QUELLENEC, a suffisamment prouvé par titres, requestes, enquêtes, exploitements et enseignements, lettre et certifications, que ses prédécesseurs avaient rendu de grands services ès-guerres et sièges contre les ennemys de nos prédécesseurs que ledit Jehan ROBIOU et ses hairs et descendants seront francs et exempts de fouages  tant qu'ils se conduiront noblement comme les autres gentilshommes de notre pays et duché".

 

Il épouse en 1486 Jeanne PRIGENT nièce de "Messire Jean PRIGENT", évêque de Léon, puis de Saint-Brieuc, au milieu du XVème siècle.

Ils ont quatre fils.

 

Jehan ROBIOU de la PERRIERE et de la FALAISE, le 21 juillet 1500, donne aveu où il reconnaît dépendre de la seigneurie et de la juridiction de Noble écuyer Rolland TAILLARD, sieur de GRANDVILLE, "à cause des maisons et des terres qu'il possédait à Saint-Gilles en Pommerit-le-Vicomte".

 

 

 

Mais, entre 1500 et 1510, Jehan ROBIOU et Jeanne PRIGENT quittent les maisons et les terres qu'ils possèdent au lieudit Kerespert - à 4 Km au nord de Pommerit-le-Vicomte - pour venir habiter au manoir de la Falaise-en-Evran (Ille-et-Vilaine).

 

 

 

Le 9 mars 1510, il donne aveu à " haute et puissante Jeanne de RIEUX, dame de CHATEAUNEUF, à cause de sa terre et seigneurie de Châtellerault (…), pour les baillages du Breil Montechabot, de la Haye, de la Ville Genouillée, de Mesfiels, de Tréheil Mamme, des Monnières, de Mottaye, de la Pressaye, l'Aumosne et autre, situées dans les paroisses d'Evran et de Chateauneuf, relevant de la terre seigneuriale de Chateauneuf".

 

 

 

 

 

 

LA PIERRE TOMBALE D'AMAURI ROBIOU

 

 

Au cours d'une excursion faite vers 1950 au pays qui fut le berceau de notre famille, mon frère Louis et ses enfants visitèrent les restes du vieux manoir de la FALAISE en EVRAN, vieille demeure de nos ancêtres utilisée actuellement comme bâtiment d'une exploitation agricole.

 

 

 

Au milieu de gravats provenant de travaux de transformation récents, ils remarquèrent une grande pierre de granit, brisée en deux et abandonnée. En l'examinant de plus près, ils purent y lire au dessous d'un écu accosté de deux lions l'épitaphe suivante :

CY GIS LE CORS

D'ECVYER AMAVRI

ROBIOV VIANT SIEVR

DE LA FALAIZE ET

DE L'AMOSNE ET

CETERA QI FUT

INHVME SOVBZ

CE TMBEAV LE 4 MARS

1629.

 

 

  1. Amauri ROBIOU dont cette pierre recouvrit les restes mortels (1570-1629)(  voir arrêt de maintenue dans la noblesse du 11/08/1730), est le fils aîné de François ROBIOU de la Buzardière et de Françoise de la Godelinais et frère aîné de Jean ROBIOU sieur de Launay marié à Anne DENOUAL.

 

 

 

Certaines de ces informations ont été rassemblées par Mr Jean ROBIOU du Pont, avec la participation d’Olivier BLAREZ, fils d’Albert.

 D’après les documents  de son père Olivier et de son oncle Louis, sur les bases des archives de leur père Ludovic : Amiral, administrateur général de la marine, officier dans l’ordre national de la légion d’honneur, ainsi que ses descendants ci-dessus nommés.

 

            Il est à noter que des contacts existent avec des descendants des Robiou de Mareuil qui ont immigrés vers Saint Domingue, Haïti puis les Etats Unis.

 

 



[1] « En pays d’EVRAN » J. GOURBIL – C. MARTIN