Charles Berthault, vicaire à Trévérien, venait d'être pourvu de la cure de Bécherel, le 21 juillet 1790, lorsqu'éclatèrent les troubles révolutionnaires; il put néanmoins exercer librement son ministère jusqu'en septembre 1792. A cette époque, M. Berthault, ainsi que son vicaire M. Leduc et Charles Faisant, prêtre de Bécherel, ayant constamment repoussé la constitution civile du clergé; furent obligés de s'exiler ; tous les trois se réfugièrent à Jersey (1).
" L'église de Bécherel fut sans pasteur pendant neuf ans. On y plaça plusieurs prêtres jureurs, mais aucun ne put y rester parce que les habitants leur refusèrent toute confiance. Il y eut presque toujours, du reste, des prêtres catholiques cachés à Bécherel et dans les environs, et les bons fidèles s'adressèrent à eux pour recevoir les sacrements .
" Au nombre de ces prêtres "réfractaires aux lois impies de la république figurèrent les deux frères Levier cachés à Bécherel en 1798 .
" Au mois de janvier 1801 l'église de Bécherel fut rouverte et l'administration de la paroisse fut confiée à M. Chauvin, prêtre de Longaulnay, qui demeura curé d'office jusqu'en janvier 1802. M. Berthault, étant alors revenu d'Angleterre, reprit l'administration de Bécherel ; mais l'année suivante il fut transféré à Montfort et devint plus tard vicaire général et supérieur des retraites de Bécherel-; il mourut à Rennes en 1831.
" Charles Faisant, natif de Bécherel y rentra avec M. Derthault en 1801 en qualité de vicaire; il fut ensuite nommé recteur de Bédée, puis curé de Saint-Méen et finit par aller se fixer à Paris(4).
" Le ler décembre 1791 mourut Pierre Eveillard, recteur de Cardroc, âgé de 65 ans ; son vicaire Guillaume Aubert fut alors nommé curé d'office. Ni l'un ni l'autre n'avaient fait serment.
Au mois de mai 1792 la municipalité de Cardroc demanda et obtint qu'on lui laissât provisoirement-outre M. Aubert, septuagénaire et infirme, et Jean-Baptiste Dolivet, prêtre également vieux et malade - MM. Dingé et Bellier qui avaient administré la paroisse pendant la longue maladie de l'abbé Eveillard, quoique tous ces ecclésiastiques eussent refusé de prêter serment de fidélité à la Constitution (1). Mais cette tolérance fut decourte durée,et dès le 7 septembre l792 l'abbé Bellier fut obligé de prendre à Cardroc un passeport pour Jersey, où il se trouvait, en effet, l'année suivante (2). Né à Cardroc en 1758 et fils de Julien Bellier et de Marie Colonibel, Julien Bellier, sieur du Verger, fut d'abord vicaire à Saint-Père; il se retira en 1787 dans sa paroisse natale oit la Révolution le surprit. A son retour de Jersey il revint à Cardroc, en fut nommé recteur en 1803 et y mourut en 1824 (3).
En 1795 on mit nationalernent en vente les biens confisqués sur cinq autres prêtres de Cardroc, les deux MM. Sévin, Gilles Dingé, Jean-Baptiste Dolivet et l'abbé Dupré (4). Au commencement de 1799 nous retrouvons deux de ces confesseurs de la foi, MM. Dingé et Dolivet, cachés dans la paroisse de Cardroc et y faisant le plus de bien possible aux âmes (5). Ils y passèrent d'ailleurs toute la Révolution et l'abbé Doliv et ne mourut à Cardroc qu'en 1814, à un âge très avancé.
Une lettre de la municipalité de la Chapelle-Chaussée, en date du 10 avril 1791, fait connaître que non seulement le recteur de cette paroisse, François Lepeltier et ses deux vicaires, Charles Thé, natif de Miniac, et Joseph Chilou, originaire de Cardroc, ont refusé le serment, mais qu'ils ont encore prêché contre la constitution civile du clergé et refusé de chanter le Te Deum pour l'intronisation de l'évêque intrus Le Coz (6).
L'abbé Le Pelletier avait alors 61 ans ; l'année suivante il fut, le 14 août, enfermé à Saint-Melaine et de là conduit à la Trinité, également à Rennes; il se trouvait dans cette dernière maison de détention en 1793 ( ' 7). Rendu à la liberté, il en profila pour gagner l'île de Jersey où il retrouva son vicaire Charles Chilou (8). Au mois de février 1798 François Le Pelletier était de retour en France et, caché à la Chapelle-Chaussée avec deux autres bons êtres, MM. Brasseur et Gohin, il exerçait secrètement avec eux le saint ministère au péril de sa vie (9). En 1803, M. Le Pelletier fut réinstallé recteur de la Chapelle-Chaussée où il mourut en 1818. Son ancien vicaire Charles Thé devint, également en 1803, recteur de Québriac où il décéda en 1835.
Nous venons de nommer l'abbé Brasseur; fils de Jean Brasseur, chirurgien à la Chapelle-Chaussée, et de Gillette Houitte, Nicolas Brasseur, ordonné prêtre le 6 juinn 1789, demeura pendant la révolution caché à la Chapelle-Chaussée et aux environs. Surpris sur le territoire de la Baussaine par une troupe de scélérats, " il se jette dans un champ de blé , if y est suivi par un de ces furieux qui lui tire un coup de fusil presque à bout portant; un autre le frappe d'une balle-à la tête : le reste de la troupe accourt et le perce de plusieurs coups de baïonnettes ; enfin un de ces barbares lui coupe une oreille. Le croyant mort, ils le laissent bai,-né dans son sang et se retirent après l'avoir entièrement dépouillé. Des voisins emportèrent chez eux M. Brasseur, sans doute dans l'intention de l'inhumer; mais voyant qu'il respirait encore ils le remirent à son père qui pansa ses plaies, le soigna et le guérit. M. Brasseur vécut avec ses nobles cicatrices et remplit pendant plus de dix ans les fonctions de vicaire à la Chapelle-Chaussée (1).
" Charles Queslavoine, recteur des Iffs, avait adhéré à l'exposition des principes catholiques et refusé le serment en 1791. Son vicaire, Charles Rouault, chargé de l'administration de SaintBrieuc-des-Iffs, Toussaint Duchesne, maître d'école aux Iffs, François Deslions, Pierre-Joseph et Jean-Joseph Denoual, enfin Mathurin Gingan, tous prêtres aux Iffs ou à Saint-Brieuc, ne voulurent point non plus charger leur conscience de ce serment sacrilège et furent poursuivis en conséquence. L'abbé Queslavoine demeura aux Iffs jusqu'au mois d'août 1792; il passa alors à Jersey et gagna l'Angleterre en 1796; rentré dans sa paroisse en août 1801, il fut réinstallé recteur des Iffs et y mourut, âgé de 84 ans, le 22 avril 1823 (12).
Saint-Brieuc-des-Iffs était, au siècle dernier, considéré comme une trêve des Iffs ; Charles Rouault y résidait en qualité de vicaire des Iffs : il fut obligé de se cacher, abandonnant son presbytère que la Nation vendit le 12 août 1796 (3). Il demeura ainsi durant toute la tourmente, et en 1798 il se trouvait, ainsi que MM. Denoual et Gingan, l'objet de réquisitions révolutionnaires auxquelles ils échappèrent tous trois (4). A la restauration du culte, l'abbé Rouault fut nommé, en 1803, recteur de Saint-Brieuc-des-Iffs, où il mourut en 1810. Il eut pour successeur son digne confrère Mathurin Gingan. Ce M. Gingan était originaire des Iffs, ainsi que Jean-Joseph Denoual. L'un et l'autre restant cachés dans la paroisse pendant la Révolution, y rendirent de grands services, conjointement avec M. Rouault. Mathurin Gingan fut saisi certain jour par les Bleus et conduit dans les prisons de Rennes, mais il parvint à s'échapper et recommença sa vie errante, pleine de périls,. mais utile aux âmes. Il devint, en 1803, vicaire à Gévezé puis, comme nous venons de le dire, recteur en 1810 de Saint-Brieuc-des-Iffs, où il ne mourut qu'en 1842, âgé de 77 ans.
Il y avait aux Iffs et à Saint-Brieuc deux prêtres du nom de Denoual, en 1791 ; l'un, Pierre-Joseph, vicaire à Gomené, fut décapité à Rennes en 1793, comme nous l'avons raconté; l'autre, Jean-Joseph, échappa à ses persécuteurs. Ce dernier fut le compagnon de MM. Rouault et Gingan pendant les plus mauvais jours et exposa comme eux sa vie pour le salut de ses frères. Devenu à la restauration du culte vicaire à Romillé, Jean-Joseph Denoual fut nommé, en 1816, recteur de La Baussaine, où il mourut en mai 1818 (1).
Toussaint Duchesne, natif des Iffs, avait été curé de Saint Brieuc-des-Iffs et y avait même réuni et instruit plusieurs jeunes gens destinés au Séminaire. " Il passa toute la Révolution au bourg des Iffs, protégé par ses anciens élèves, les mauvais comme les bons (2). " Il fut néanmoins arrêté chez lui, le ler mars 1799, par un détachement de la colonne mobile de Bécherel ; mais la municipalité de cette ville le remit en liberté sous caution dès le lendemain, et le renvoya chez lui, attestant que quoique réfractaire, mais infirme et âgé de 71), ans, " il n'avait jamais quitté les Iffs, s'abstenant en public du culte en temps défendu, ayant reparu quand cela avait été permis et ayant cessé en fructidor (3). " Quand la paix revint, l'abbé Duchesne ouvrit de nouveau son école de latin et mourut aux Iffs, vénéré de tous, le 30 août 1805 (4).
Il reste à parler de François Deslions. Natif de Saint-Brieuc des-Iffs, ce confesseur de la foi y demeura, comme simple prêtre, jusqu'à la fermeture de l'é,lise. Il se cacha ensuite, notamment à la Chapelle-Chaussée, " s'occupant des travaux de la campagne et quelquefois de l'état de menuisier. " Il y fut néanmoins arrêté le 19 mai 1796, conduit à Rennes et enfermé à la tour Le Bart ; il demanda alors d'être réuni à quelques confrères détenus au Petit-Saint-Méen, et il obtint d'entrer en cette maison le 31 mai ; il avait à cette époque 30 ans. Mais le 2 novembre suivant il parvint à s'évader de Saint-Méen en franchissant les murs du jardin au moyen d'une échelle et de cordes et revint se cacher aux lffs, où sa présence fut signalée en février 1798 (5). Nous ignorons ce qu'il devint ensuite.
Par lettre du 4 avril 1791, la municipalité d'Irodouer fit savoir que Julien Rastel, recteur de cette paroisse, refusait, ainsi que ses vicaires, d'adhérer à la constitution civile du clergé (6). Ce vénérable pasteur gagna l'île de Jersey où il se trouva avec un autre prêtre d'Irodouer nommé M. Marchand (1). Toutefois, en 1798, M. Rastel était de retour dans sa paroisse où il se trouvait caché. Il fut en 1803 réinstallé recteur d'Irodouer et il y décéda en 1818. Ses vicaires, François Collet et N... Chèze, passèrent la Révolution cachés à Irodouer et aux alentours. M Collet, natif de cette paroisse, où il demeura soixante ans vicaire, s'exposa maintes fois à la mort pour procurer aux malades les secours spirituels et célébrer les saints mystères dans les maisons des particuliers (2). - M. Chèze se cachait de préférence chez ses parents, au village de la Pousselière, où l'on montre encore le cabinet où il disait secrètement la messe (3).
D'autres bons prêtres secoururent encore Irodouer pendant ces terribles jours : c'étaient MM. Guillou, François Tual et René Bridel, poursuivis ainsi que M. Collet (]ans leurs cachettes respectives en 1798 (4). Cet abbé Tual devitit en 1811 recteur de Cuguen, où il mourut en 1832. Quand à M. Bridel, il fut arrêté en Irodouer une première fois le 25 octobre 1794 et incarcéré à Rennes ; rendu l'année suivante à la liberté, il revint à Irodouer et fut pris de nouveau au mois d'avril 1796;' ramené à Rennes, on renferma au Petit-Saint-Méen ; il avait alors 53 ans , le 2 novembre suivant, vers 7 heures du soir, il s'évada en même temps et par les mêmes moyens que son confrère François Deslions (5). Signalons enfin un autre confesseur de la foi, natif d'Irodouer, dont nous avons déjà eu l'occasion de parler : Bertrand Tua], clerc tonsuré, exécuté à Rennes en 1794.
François Briand, recteur de Langan, et M. Josselin, son vicaire, refusèrent de se soumettre à l'église constitutionnelle qu'on voulait implanter en France (6). L'abbé Briand préféra quitter sa paroisse et chercher asile à l'étranger. Il se trouvait à Jersey vers la fin de 1792 (7), mais sentant le besoin de revoir son troupeau, il ne tarda pas à revenir à Langan pour lui porter, au péril de sa vie, le secours spirituel dont il avait besoin. Ce zélé pasteur caché avec soin par ses paroissiens, échappait aux malveillantes recherches en décembre 1797 ; il était aloi--s- âgé de 73 ans. Mais étant plus tard rentré dans son presbytère, il y fut arrêté au commencement du mois d'août 1799, par une troupe de soldats venant de Saint-Malo. On arrêta en même temps que lui Julien Guyot, " agent de la commune de Langan, qui l'avait précédemment recélé et encore voulu cacher au moment où le capitaine des carabiniers se disait sûr de le trouver au presbytère (1). " Traîné à Rennes, l'abbé Briand fut incarcéré à la tour Le Bart; il s'y trouvait encore, accablé d'infirmités, au mois de décembre suivant et obtint sa liberté vers ce temps-là. Réinstallé en 1803 recteur de Langan, il y mourut le 12 août 1811, laissant-la réputation d'un vrai saint (2).
Un autre confesseur de la foi, nommé M. Delacroix, se cacha aussi à Langan ; en 1795 il y exerça même le culte presque en public, puis dut se cacher et se vit poursuivi par les révolutionnaires en 1 798 (3).
La municipalité de Miniac-sous-Bécherel attesta, le 17 avril 1791, que Jean-François Le Forestier, recteur de cette paroisse, et Jean Simon, son vicaire, refusaient de prêter serment (4) ; néanmoins l'abbé Le Forestier et son vicaire demeurèrent encore plus d'un an à Miniac, remplissant librement leurs fonctions sacrées; M. Le Forestier ne cessa qu'à la fin d'août 1792, et M.Simon le mois suivant. Charles Poirier, prêtre natif de Miniac, continua même de baptiser à l'église jus qu'au 15 octobre 1792. C'est ce dernier confesseur de la foi qui, en 1794, porta sa tète sur l'échafaud de Rennes, comme nous l'avons précédemment raconté. En quittant sa paroisse, le recteur de Miniac s'exila à Jersey; il s'y trouva avec Jean Rochefort, recteur de Calorguen, né à Miniac d'autre Jean Rochefort et d'Anne Chauvin; mais celui-ci décéda sur la terre étrangère le 3 mai 1796 et fut inhumé le lendemain dans le cimetière de Saint-Hélier (5)
Quant à M. Le Forestier, il revint vers cette époque à Miniac et y reprit, tantôt ouvertement, tantôt en secret, son saint ministère; on y retrouve encore son registre de baptêmes et de mariages à partir de 1798. Réinstallé recteur de Miniac en 1803, il y mourut âgé de 62 ans, le 27 septembre 1813 (6). Jean Simon, vicaire à Miniac, demeura lui aussi longtemps caché dans la paroisse, où l'on constatait encore sa présence en 1798. Son recteur et lui eurent pour auxiliaires plusieurs autres prêtres natifs de Miniac : Julien Maudet, Jean Charnal, Pierre Frin (1) Archiv. d'Ille-et-Vil , E., 16. dont les biens avaient été confisqués en 1794 comme appartenant à des réfractaires (1) - et un capucin appelé le P. Bonaventure. Ce dernier, né aussi à Miniac, y mourut dans un grenier à foin où il s'était caché pour échapper aux poursuites des Cent-Sous de Bécherel (2). Signalons encore Charles Genetay, natif d'Irodouër mais ancien vicaire à Miniac, retiré dans cette paroisse tantôt dans sa maison du Croix-Chemin, tantôt chez ses parentes Françoi,,e Duhil et Julienne Guihard. Arrêté le 25 octobre 1.791k, l'abbé Genetay, âgé de 53 ans, fut jeté en prison à Rennes puis rendu à la liberté l'année suivante; il revint à Miniac où il se trouvait encore caché en 1798 (3). Il paraît que le 9 janvier 1791, frère Toussaint Coqué, chanoine régulier, prieur-recteur de Romillé, prêta serment ainsi que ses vicaires, MM. Eveillard et Roullé ; mais un document de 1792 atteste que ces trois prêtres avaient alors rétracté leur serment (4) ; nous ne savons rien de plus sur leur compte. Michel Chilou, exécuté à Rennes en 1794 et auquel nous avons consacré une notice, était natif de Rornillé.
Thomas Desbois, né à Saint-Léry, prieur-recteur de Saint-Pern, Joachim Guillard et Joseph Tostivint, ses vicaires, plus courageux que leurs confrères de Romillé, refusèi,ent toute-adhésion à la constitution civile du clergé. L'abbé Desbois ne voulut pas néanmoins s'exiler et il demeura caché à Saint-Pern et aux alentours; il passa ainsi faisant secrètement le bien tout le temps de la Révolution, fut réinstallé dans sa cure en 1803 et mourut à Saint Pern, âgé de 62 ans, le 29 décembre 1817. Il eut pour successeur son vicaire Joseph Tostivint qui avait partagé avec lui toutes les fatigues du saint ministère dans les cachettes de la paroisse; ce dernier décéda recteur de Saint-Pern, âgé de 67 ans, le 19 novembre 1828 (5).
L'autre vicaire de M. Desbois, Joacliim Guillard, son cousin, et natif comme lui de Saint-Léry, fut quelque temps déporté à Jersey (6); mais il était de retour à Saint-Pern au commencement de 1798. Il fut nommé en 1803 recteur de Médréac où il mourut en 1826. On confisqua en 1794 les biens. de plusieurs prêtres natifs, de Saint-Pern : François Pairier, ancien vicaire de cette paroisse, et les deux frères Pierre et Jean Busnel, tous trois réfractaires; les deux derniers étaient riches, car on ne leur prit pas moins de huit métairies (1). M. Pairier s'exila pendant la tourmente, puis revint à Saint-Pern où il décéda en 1868. Quant à Jean Busnel, Agé de 28 ans, il fut arrêté au village de Maubusson par deux habitante de Bécherel, qui reçurent pour cela 100 livres de gratification ; on le conduisit à Rennes où il fut enfermé à la tour Le Bart, le 6 novembre 1793 (2) ; le tribunal criminel le condamna. le le, avril 1794 ; à la déportation sur les côtes d'Afrique (3) et c'est à tort que 1'abbé Tresvaux dit que M. Busnel périt ce même jour sur l'échafaud de Rennes. Il est probable que ce confesseur de la foi ne fut rnème pas déporté, car en 1798, nous le retrouvons avec son frère, l'un et l'autre cachés et poursuivis en Saint-Pern (4).
Enfin il est encore fait mention de deux autres prêtres de Saint Pern qui souffrirent pour la justice et le maintien de la foi dans ré, interné à Rennes en 1792 et l'autre René Cathenos, né à Saint Pern et recteur de Taden condamné à la déportation à l'âge de e 30 mai 1799 et libéré le 6 mars Taden où il mourut (6). (6) De l'Estourbeillon, Les familles françaises à Jersey, 365. (7) De l'Estoui-beillon, LesFamilles françaises à Jersey, 294. - Mais cet auteur se trompe en disant p. 446 et 1455 que MM. Pontgéi,ard et Robert, réfugiés à Jersey, faisaient partie du -clergé de Langan; ils appartenaient à la paroisse d'Auaan et Joseph Pontgérard, natif d'Aukan et vicaire au même lieu, fut décapité à Rennes le 9 mars 1794; si nous n'avons pas raconté son martyre, c'est qu'il n'était point originaire du territoire rennais.
Extrait de " Les confesseurs de la foi pendant la révolution" l'abbé Guillotin de CORSON.