LES SEIGNEURIES DU PLESSIS-GIFFART, DES CHAPELLES-VALAIZE,
DE BRÉROND, ETC., EN IRODOUER.
(1691)


Le 20 septembre 1690, par acte au rapport du notaire Bertelot, Guillaume de Vaucouleurs, seigneur de Lanjamet, conseiller au Parlement de Bretagne, vendit à Robert Constantin,
seigneur de Montriou, aussi conseiller à la Cour, au prix de 60,000 liv., diverses terres et seigneuries dépendant de la succession de René de Vaucouleurs, son père, et d'Hélène Urvoy, sa mère. C'étaient le Plessis Giffart, les Chapelles­Valaize et Brérond, situés en Irodouer, et la Mauvoisinière, en Bédée.
Cette vente, approuvée le même jour par Marguerite de Kervérien, femme du vendeur, ne fut, pas acceptée par les créanciers de la succession bénéficiaire, qui mirent les mêmes biens en adjudication; le 21 mars 4691, à l'audience du pré­sidial de Rennes, ils furent adjugés au même Constantin et à ses associés, Claude Briand, très riche bourgeois de Saint­ Malo, et Perrine Neveu, sa femme, sieur et dame des Vallées.
La seigneurie du Plessis-Giffart, à laquelle les autres avaient été successivement réunies; relevait de Montauban. Elle appartenait autrefois à la branche principale de la famille Giffart, établie de, longue date dans la paroisse d'Irodouer. En 1471, Olivier, chef de nom et d'armes des Gifiart, sei­gneur du Plessis et du hail, épousa Plezou de la Marzelière, fille unique de Guillaume et d'Amette du Boishamon, devenue plus tard leur seule héritière'. Leur fils Arthur prit le nom et les armes de la Marzelière et continua la postérité. Sa veuve, Marie de Bernéant, comparut à la réformation de 1513 comme propriétaire du Plessis-Giffart, pour lequel Pierre, son fils aîné, rendit aveu le 4er mai 1548.
Leur dernier descendant mâle fut François, marquis de. la Marzelière et de Bain, seigneur châtelain du Gué, du Plessis­Giffart, etc., marié à Françoise d'Harcourt, dont il eut trois filles. L'une des cadettes, Renée, épousa vers 1635 René du Bellay, seigneur de la Feuillée (au Maine), et reçut pour sa part la terre du Plessis-Giffart, qu'elle revendit, par contrat du 8 janvier 1649 (au rapport de 11Zorinaye, notaire à Rennes), à René de Lanjamet, de la maison de Vaucouleurs, seigneur de Miniac, et à Hélène Urvoy, sa femme. Ceux-ci en prirent possession suivant procès-verbal de Du Pré, notaire, le 19 juin suivant. Quoique nous n'ayons pas eu ces pièces sous les yeux, nous sommes porté à croire que la vente comprenait les mêmes domaines et seigneuries que l'adjudication de 1691.
La terre des Chapelles-Valaize, relevant aussi de Montauban, devait son nom à une famille Valaize, qui était noble­ment possessionnée dès 4423 dans la paroisse d'Irodouer l. En 1513 elle appartenait à Gillette Bourgneuf, qui l'avait apportée en mariage à François de Vaucouleurs, seigneur de Lanjamet. Son petit-fils, Jacques de Vaucouleurs, la vendit, par acte du 29 août 1549, avec les dîmes et droits de haute, moyenne et basse justice, à Pierre de la Marzelière, qui en rendit aveu le 3 décembre 4551 à Louis de Rohan, sire de Guémené et de Alontauban.
La métairie noble de Brérond était, en 1543, aux mains de François de Brérond. La Mauvoisinière, ainsi nommée de la famille Mauvoisin, qui la possédait encore lors de la réforma­tion des fouages en 1427, passa ensuite aux Valaize (1449)2.


En 1513, c'est Jacquette de la Houssaye, dame du Plessis­-hiette, qui est inscrite au procès-verbal en qualité de pro­priétaire de ce domaine, désigné comme anciennement noble. Nous ignorons à quelle époque l'une et l'autre de ces terres fut acquise par les ancêtres de MI' du Bellay.
Le procès-verbal de prise de possession que nous repro­duisons ci-après est minutieusement détaillé; on n'y néglige aucun signe, si peu visible qu'il fût, comme si les préémi­nences et droits honorifiques attachés à la 'seigneurie du Plessis-Giffart avaient besoin de toutes ces preuves. On vou­lait sans doute prévenir le retour des contestations dont Robert Constantin trouvait la trace dans ses titres de pro­priété, parmi lesquels il y avait deux procès-verbaux, l'un du 4 janvier 1618, rédigé à la requête des paroissiens d'Irodouer, l'autre dit 25 juin 1651, qui était l'oeuvre de M. de Coniac, conseiller-commissaire, tous deux relatifs aux prééminences de cette église. Tout récemment, M. de Ferron de Villandon, seigneur du Quengo, les avait disputées aux propriétaires du Plessis-Giffart. Il paraît certain que, depuis 1691, ces derniers sont restés en jouissance paisible de leurs droits.
Le notaire Bretin, à qui appartient la rédaction du docu­ment qui suit, était, comme son confrère Bertelot, un des plus occupés de la compagnie' :
Godefroy Bretin notaire royal... à Rennes soubsigné certifie à tous qu'il appartiendra que ce jour dhuy samedi treize octobre mil six cent quatre vingt-unze après midi, le requérant M° Guy Louai­son, se de la Missaudière, ad' en la Cour, demeurant audit Rennes sur le pont de la porte aux Foulons, paroisse SI Aubin, an nom et comme faisant pour messire Robert Constantin, chevalier, seigneur de Montriou, adjudicataire judiciaire conjointement avec noble homme Claude Briand, s' des Vallées, et dame Perrine Vallée, sa femme, des terres et seigneuries du Plessis-Giffart, les Chapelles­Valaises, Brairond et la Mauvoisinière, appartenances et despen­dances situées ès paroisses d'Irodouër, Bédée, la Chapelle- du-Lou, Miniac, Landujan et autres en l'évêché de SI 1lalo vendues au siège présidial de Rennes dans les successions bénéficiaires de défunts messire René de Vaucouleurs de Lanjamet, chevalier, seigneur dud. lieu, conseiller en la Cour, et dame Hélène Urvoy, sa femme, le vingt-et-un mars dernier, et acte d'association passé en consé­quence du cinqe avril... j'ay party dudit Rennes en compagnie du . sieur de la Missaudière pour me transporter à lad. maison, terre et seigneurie... pour en exécution du contrat judiciel, asso­ciation... mettre et induire le. sieur de la Missaudière, au nom du seigneur de 111ontriou, en la réelle et actuelle possession et jouissance des terres et seigneuries. Et chemin faisant, à cause de la nuit intervenue, nous avons pris notre logement à la maison seigneuriale de la Pinelaye où nous avons resté le lendemain di­manche, attendant lundy prochain vacquer à l'exécution de ma commission ;
Et ledit jour lundy quinzième dud. mois d'octobre audit an... j'ay party dud. lieu de la Pinelaye du matin.., nous sommes trans­portés à lad. maison principale et seigneuriale du Plessis-Giffart, size en lad. paroisse d'Irodouër ou estant nous... avons mis et in­duict led. sieur de la Missaudière aud. nom du seigneur de Mon­triou en la réelle et actuelle possession desd. maison, terre et sei­gneuryes...
Enfin nous sommes transportés dans l'église et paroisse d'Iro­douér,qui nous a esté ouverte par la femme du nommé Bougeard, sacristain de lad. paroisse, où estant entrés, après avoir pris de l'eau béniste, nous être mis à genoux et adoré le très saint Sacre­ment, avons fait sonner les cloches de lad. église pour appeler tous prétendant droicts... en lad. église pour assister à la présente possession que led. sr de la Missaudière veult prendre des droits de fondation, bancqs, charniers, enfeux et tous autres que ledit seigneur de 111ontriou a en lad. église à cause de son acquest, et eu lé faisant, nous *a esté monstré et faict voür qu'il y avait autrefois une grande vitre derrière le maistre-autel, mais qu'elle a esté des­mollie et ostée... et que l'endroict où elle estoit a esté maçonné depuis le bas jusqu'au hault pour fortifier ledit pignon et empes­cher qu'il ne pùt tomber;
Avons veu du costé de l'Evangille joignant le sacraire quatre écusson% eu pierre eslevés en bosse d'environ sept pieds de hau­teur dans la muraille dont il y en a trois qui font face au grand autel. Le premier... porte une bande chargée de trois macles esle­vés en bosse, qui est du Plessis-Giffart; le second est si vieux qui est tout eliacé,et n'y avons remarqué aucunes armes, et pour le troisième écusson porte trois têtes de chèvre qui paraissent de sable eslevé en bosse, qu'on nous a dict estre les armes des sieurs de Mauvoisin qui possédaient entiennement la seigneurie de la
' Mauvoisinière à présent despendante de la seigueurye du Plessis­Gill'art', et le quatrième desdicts écusssons qui fait face vers la neff porte de gueulle à lad. bande chargée de trois macles 2; - De plus nous a esté faict voir au bas du jambage de la vitre qui est proche led. grand autel du côté de l'Epitre un écusson de taille en relief portant une guivre qu'on nous a dict estre les armes des entiens seigneurs de la seigneurye de la Chapelle-Valaize aussy à présent... despendante de lad. seigneurye du Plessis-Giffart 3;
Et au dessoubs de lad. vitre, nous a esté faict voir dans la mu­raille costalle du côté de l'Epistre en l'endroit du chanceau un tombeau ou arcade qu'on nous a dict estre aussi despendant du Plessix-Giffart; et dans la vitre cy dessus avons vu au bault deux écussons portant chacun un nom de..., et dans le bas un écusson dont le fond est de verre blaneq où il y a quelques petites taches noires, et autour un collier de l'ordre de S' Michel;
Avons veu du costé de l'Evangille joignant la première marche du marchepied du grand autel un bancq à queue et accoudouer au milieu duquel accoudouer est un écusson écartelé portant au pre­
?nier et quatriesme trois fleurs de lys, deux en chef et une en pointe', au deuxiesme une fasce accompagnée de trois fleurs de lys, aussy deux en chef et une pointe, au troisàesme une croix engrellée 3, et sur le tout un écusson en abisme portant lad. bande
sur laquelle il paroist qu'il y avoit aussy lesd. trois macles qui sont beaucoup effacées à cause de l'entiquitté dud. écusson, et nous a esté dict que led. bancq est celluy du Plessix-Giffart; de plus nous a esté faiet voir, le long et tout proche led. marchepied dud. grand autel, quatre pierres tomballes non armoyées qu'on
. nous a dict aussy estre despandantes de lad. seigneurye du Fles­six-Giffart ;
Nous a esté encore faict veoir dans la vitre de lad. costalle du costé de l'Epître joignant l'autel de St Nicolas environ le milieu de lad. vitre, dans les deux passées ou soufflet, cinq écussons dont le premier de la. première passée porte d'argent et une bande presque effacée, le second est parly au premier d'argent à la demy bande
de sable chargée d'une macle et demye d'argent, et au second un écartelé que nous n'avons peu dire ce qu'il porte, estant chargé de poussière est fort vieux, et pour le troisiesme il porte d'argent à la bande de sable chargée de trois macles d'argent;
Et dans la seconde passée ou soufflet de lad. vitre avons yen deux autres écussons dont .le premier est party portant d'argent à lad. bande de sable chargée desd. troys macles d'argent, et pour le cinquiesme écusson il est rompu et brizé en sorte qu'on ne peut dire ce qu'il porte;
Avons aussy voit au bas de la figure de SI Nicolas un écusson en boys et relieff peint qui porte les armes playnes de lad. seigneurye du Plessix-Giffart;
Avons aussi veu au millieu du devant de la chaize du prédica­teur~qui est au dessoubs dud. autel de SI Nicolas un écusson por­tant lad, bande chargée desd. troys macles;
Nous a encore esté monstré et faict veoir dans la grande vitre du bas de lad. église deux écussons dont celluy du milieu est un écartelé, le premier rompu et quatriesme portant de sable à troys fleurs de lys d'argent qu'on nous a dict estre les armes des sei­gneurs de la Marzelière qui ont autrefois possédé lad. terre et sei­gneurye du Plessix-Giffart; le second porte d'or fascé d'hermine à troys fleurs de lys d'azur et le troisiesme d'ai•gent à la croix de sable engrellée, et sur le tout est un autre écusson portant les armes playnes de lad. seigneurye du Plessix-Giffart;

Le second écusson de lad. grande vitre à la dernière passée d'icelle est aussy écartelé au premier et quatriesme de la Marze­lière et au second et troisiesme du Plessix-Giffart;
Avons encore veu et nous a esté monstré dans une autre vitre au bas de lad. église, au dessoubs de la précédente, deux écussons portant d'argent à lad. bande de sable chargée de trois macles d'argent;
Avons pareillement veu dans lad. église du costé de I'Evangille dans la vitre au dessoubs de l'autel du Rozaire un grand écusson portant les armes playnes du Plessix-Giffart, lequel écusson est en la passée de lad. vitre vers la porte d'en bas;
Et dans la vitre qui est du mesme costé au dessus de l'autel du Rozaire, avons aussi veu un pareil écusson; et en celle qui est au derrière de l'autel de SI Sébastien un pareil écusson des armes du :Plessix-Giûart; et au jambage de lad. vitre du costé de l'Epître avons veu un écusson en pierre et relieff portant une guivre;
Avons encore veu un bancq à queue et accoudouer de cinq .pieds et demy ou environ appellé la Carrée du Plessix-Giffart, au 'millieu de l'accoudouer duquel est un écusson écartelé en relieff et
-bosse portant au premier et quatriesme lesd. troys fleurs de lys, au second fascé d'hermine à troys fleurs de lys, deux en chef et une en pointe, au troisiesme lad. croix engrellée, et sur le tout un autre écusson portant lad. bande chargée de trois macles, led.
bancq distant de quatre pieds ou environ de l'autel de SI Ger­main;
Avons de plus veu du costé de l'Evangille de l'autel de S' Sébas­tien une pierre tomballe cassée presque par le millieu, de lon­gueur d'environ cinq pieds, armoyée de deux écussons le premier desquels porte lad. bande chargée de troys macles en relieff, et. pour l'autre écusson nous n'y avons rien peu remarquer, attendu sa caducité; au bout de laq'e tombe du costé desd. écussons est un autre bancq à. queue sur lequel avons veu un écusson en relieff
portant lad. bande chargée de troys macles;
Au dessoubs dud. bancq appellé la Carrée du Plessix-Giffart dans la neff, y a un autre bancq à queue d'environ six pieds de longueur et quatre de largeur avec deux accoudouers, l'un au hault, l'autre au bas, au premier desq's accoudouer avers le hault y a deux écussons en relieff, l'un portant deux fuzées et une tête et demye de chèvre en alliance, .le second desd. écussons estoit un escartelé où il ne se remarque plus que le premier quartier qui porte troys fleurs de lys, le surplus dud. écusson estant uzé et rompu; et sur l'autre accoudouer au bas dud. bancq sont deux écussons en bosse et relieff portant chacun une guivre;
Et à costé dud. bancq allant vers le tronc avons veu six tombes et mesme parallèles, sur la première desq1e8 est l'effigie en relieff d'un homme armé, et deux écussons à costé de la teste de lad. effi­gie si vieux et usés que nous n'y avons peu remarquer aucunes ârmes ;Sur la seconde tombe advis l'autel de St Sauveur, y a un grand écusson portant une guivre en relieff; Sur la troisiesme tombe est autre écusson portant trois testes de chèvre;
Sur les quatriesme et cinquiesme desd.. tombes sont deux autres écussons portant lesd. troys testes de chèvre;
Et sur la sixiesme desd. tombes est autre écusson portant en relief une guivre;          .               ,
Et au pillier joignant l'autel de SI Sauveur, y a trois écussons en pierre et relieff, le premier desquels porte lad. bande de gueulle chargée desd. trois macles, le second une demye bande chargée d'une macle et demye, le troisiesme porte lad. bande de gueulle chargée de trois macles en peinture, laq1e peinture ne paroist estre que l'ocre seullement;
Et au pied de lad. seconde tombe cy dessus avons veu une pierre de taille d'un pied quatre doigts de hauteur qui est armoyée du costé dud. autel de St Sauveur d'un écusson en relieff portant lesd. armes playnes du Plessix-Giffart;
Nous a esté encore faict remarquer dans la costalle de lad. église du costé de l'Epître auprès dud. autel de S' Nicolas, à six pieds de haut ou environ, une boucle de fer qui correspond à une autre qui est en dehors de lad. église à pareille hauteur, là où on nous a dict que partye des subiects de la seigneurie du Plessis-Giffart. sont tenus et obligés de payer partye de leurs rentes, la vigille de Noël, à la messe de minuit et office du point du jour, à peyne d'a­mende, et d'y faire interpeler troys foys le seigneur ou son rece­veur de recevoir lesd. rentes;
Sortis de lad. église dans le cimetière d'icello par la grande porte d'en bas, avons veu, au dessus de la grande vitre y estant dans le pignon de maçonnail, trois pieds au dessoubs de la cloche qui est dans le clocher à campagne, un grand écusson en pierre et relieff portant un écartelé au premier et dernier de la Marzelière, et au second et troisiesme du Plessix-Giffart; et sur la petite porte qui est à costé... est autre écusson en pierre et relieff portant lad. bande chargée de trois macles, avec une cordelière autour; et sor­tant par lad. porte et joignant icelle dans le cimetière est une grande tombe de six pieds ou environ de longueur portant en re= lieff écusson playn du Plessix-Giffart; ' Finallement avons veu qu'au haut des deux erédanees de l'autel St Sébastien sont en relieff et peinture deux écussons des armes du Plessix-Gitiart; comme aussy au millieu du haut de l'autel du S° Rozaire immédiatement au dessus du tableau, et de plus à l'au­tel de S' Georges et à l'autel de S' Sauveur, immédiatement au dessoubs de l'image du S° Sauveur;               
Et de tout ce que dessus avons faict et rédigé le présent acte pour valloir et servir de bonne et valable possession aud. seigneur de Montriou, et a led. sieur de la Missaudière signé avec nous, après quoy nous sommes retirés le mercredi dix-sepme jour dud. mois d'octobre aud. an mil six cens quatre-vingt-unze.
R. SOYER                                    G. Loison                       BRETIN
nre                                                                                    nre royal
Robert Constantin mourut à Rennes le 20 janvier 1708; il était entré dans les ordres, et l'acte de son inhumation en Saint-Pierre près Saint-Georges de Rennes le qualifie de sei­gneur abbé de Montriou, conseiller honoraire au Parlement. Sa succession échut, au moins pour la principale partie, aux filles dç Jacques Constantin, aussi conseiller à la Cour, son frère a}né, Marie-Anne-Gabrielle, femme de Pierre-Jacques Ferron, seigneur de la Fe rronnaye, et Marie-Constance-Ga­brielle, née en 1672, mariée en Saint-Germain de Rennes, le 8 septembre 1704, à François de Guersans, conseiller au Parlement.
Cette dernière ne survécut qu'un mois à son oncle et fut inhumée dans l'église des Dominicains le 22 février suivant. Elle laissait un fils, qui mourut en 1715 à l'àge de neuf ans, et deux filles. C'est à l'aînée de celles-ci qu'appartint le Ples­sis-Giffart.
Marie-Anne-Constance de Guersans, née en Saint-Germain de Rennes le 29 janvier 1705, épousa en Saint-Étienne, le 28 décembre 1728, dans la chapelle de la Cité, Bernard- Louis du Bouexic de Pinieuc, conseiller au Parlement, dont elle eut plusieurs enfants.
A l'époque où Ogée réunissait les matériaux de son Dictionnaire de Bretagne, Mm° du Bouexic de Pinieuc, alors veuve, était toujours en possession des prééminences d'Iro­douer, qui ont dû être exercées jusqu'à la Révolution par ses successeurs, sur lesquels nous n'avons aucun renseignement. Elle est décédée à Rennes le 17 janvier 1778.
En 1827, la vieille église paroissiale fut détruite et rem­placée par un bâtiment neuf. Il ne reste plus aucune trace des souvenirs féodaux que Du Paz évoquait complaisamment (p. 680) et que constate officiellement le procès-verbal de 1691.

 

F. SAULNIER.

 

 

 

       i, Nous empruntons quelques-uns de ces détails à la généalogie des sei­gneurs de la Marzelière (Du Paz, p. 675 et suiv.); d'autres nous sont fournis par l'inventaire des titres remis en 1690 à Robert Constantin par son ven­deur. (Minutes Bertelot, 1690. - Archives de la Cour d'Appel de Rennes.)
1. Nos documents ne nous font connaitre qu'un seul membre de cette famille, Guy Valaize (ou Valaise), qui parait avoir épousé l'héritière d'une branche des Mauvoisin. En 1423, le 8 octobre, il présenta au duc un minu pour un fief de la paroisse d'Irodouer tombé en rachat par le décès de nies­sire Olliuier Mauvoysin; à la réformation de 1449, il est indiqué comme seigneur de la Mauvoisinière, que possédait en 1427 Isabeau Mauvoisin. Après sa mort, le nom n'est plus porté que par Marguerite Valaize, sa fille ou sa sœur, mariée à Jean de Québriac. Tous deux, à la date du 4 mars 1473, présentent un minu pour les rentes, devoirs, terres et héritages sis en la paroisse d'Irodouer et tombés en rachat sous le fief de Montauban, par le décès de Guy Valaize, sieur des Chapelles et de la Mauvoisiniére.
2. Voir la note précédente.                                                                                                          

1. D'après M. de Courcy, les Mauvoisin portaient : d'or à deux fasces de gueules. Nous n'avons pu appliquer le troisième écusson qu'à la famille de Chevré, dont le Nobiliaire de Bretagne donne les armes : d'argent à deux chevrons de sable accompagné de trois tétes de chèvre du même. En 1464, Thomas de Chevré épousa Henriette de Guitté; il est pos­sible que cette famille ait été alliée aux Riauvoisin.ou aux Giffart.
2. M. de Courcy indique d'anciennes armes d'après un sceau de 1380 et d'autres plus récentos ; d'argent à une bande de sable chargée de trois macles d'argent. On voit qu'il y a des différences entre ces armoiries et l'écusson blasonné par le notaire; celui-ci s'est probablement trompé, car plus loin nous trouvons des indications conformes à celle du Nobiliaire.
3. C'est probablement la famille Valaize ou Valaise, éteinte au xve siècle, ancienne propriétaire des Chapelles, qui avait une guivre dans ses armes..
i. Armes de la famille de la R'Iarzeliére : de sable à trois fleurs de lys d'argent.
'
2. Armes des Porcon : d'or à une fasce d'hermine accompagné de trois fleurs de lys d'or. Au xvie siècle, Pierre de la Marzelière, chevalier de l'Ordre du Roi, a épousé Françoise de Porcon, d'une ancienne famille de Bretagne. (Voy. Du Paz, p. 685.)
3. Armes des Du Gué : d'argent à la croix engreslée de sable. Re­naud de la Marzeliére, fils de Pierre (Voy. note précédente), s'est allié par contrat du 29 octobre 1567 à Marie Du Gué; dame de Brielles, fille et unique héritière de Mathurin Du Gué et d'Olive, de Sévigné, d'une antique maison originaire de Noyai-sur-Vilaine. (Voy. Du Paz, p. 688.)

In: Bulletin et mémoires de la société archéologique du département d'Ille et Vilaine - Tome XVII

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